Abbey de Kylemore en Irlande

Voyage en Irlande : à la recherche du Marbre du Connemara

Lors d'une de mes expédition dans l'Ouest de l'Irlande, mon bus m'as abandonné en plein milieu du Connemara, et j'ai fait la découverte d'un trésor inestimable !

Voyage en Irlande : à la recherche du Marbre du Connemara

Cela fait un mois aujourd’hui que je suis rentrée de mon voyage en Irlande, et j’avais hâte de me remettre de mes aventures et de travailler un peu la futur collection qui en découlera pour vous raconter tout ça !
Car oui, depuis mon voyage en Écosse l’année dernière pour vous trouver du marbre vert Écossais, j’ai pris goût à ces expéditions à la recherche de ces pierres pas facile à trouver. Cette année c’était donc au tour de l’Irlande et de son Marbre du Connemara.

Un peu d'Histoire pour commencer

Mon séjour à commencé par la visite de Belfast, et plus généralement de l’Irlande du Nord. J’adore connaître l’histoire des pays que je visite, et celle ci est encore bien récente. Les conflits entre les Irlandais et les Anglais est encore bien présent dans le quotidien de ses habitants. Des murs de la paix et des grands portails sont encore présent au coeur de Belfast, et sépare les Anglais des Irlandais. Les portes sont ouvertes tout les matins, et fermés tout les soirs afin d’éviter les conflits.
 
La grande famine (provoqué par les anglais) a énormément marqué l’Irlande. Ce n’est pas un sujet facile pour un Irlandais, encore aujourd’hui. Mon guide était très ému pendant tout le long de cette visite. La pauvreté et la faim était tel que pour espérer pouvoir nourrir sa famille, le peuple se retrouve à faire de drôle de choses. En effet : il était hors de question pour le gouvernement de donner ne serait-ce qu’1£ gratuitement.
 
Naissent alors les murs de la faim. Ce sont tout ces murs immenses qui n’ont ni début, ni fin, ni logique, que vous pourrez croiser partout dans les paysages Irlandais. Pour chaque journée à construire un mur, le gouvernement versera 1£ par jours. Ces murs n’ont pas pour but de délimiter des parcelles, mais seulement de justifier ces 1£ par jours.
 
Ce n’est pas une façon très joyeuse de commencer pour vous raconter ce beau voyage, mais vous comprendrez ensuite pourquoi ça a son importance : trouver du marbre du Connemara a été une véritable bataille !

Rien n'arrive par hasard

La suite de mon voyage se passe à Galway, ville portuaire aux ambiances de petit village. J’ai adoré Galway et ses rues pleines de vies. J’y suis resté une petite semaine, et ça n’as pas été de trop pour trouver ce que j’étais venu chercher ! J’en ai profité pour visiter les immenses falaises de Moher et les petites îles d’Aran ainsi que quelques parc naturel. J’ai passé la semaine à chercher ces fameux marbre du Connemara sans jamais rien trouver. Quand je demandais aux commerçant si ils vendaient des pierres, les visages se fermaient et je n’avais le droit qu’à un simple non de la tête. Étrange.

Je décide d’aller faire un tour dans le Connemara pour mon avant dernier jour à Galway. Les paysages étaient magnifique ! Le bus que j’avais pris pour cette excursion nous a fait faire un petit détour par l’abbaye de Kylemore, un vrai conte de fée. Et je n’ai bien sûr encore une fois eu de cesse de chercher ces fameuses pierres. Sur la fin de la journée, vers 16h30, le bus s’arrête sur une petite air entre deux vallées pour une dernière pause toilette avant de reprendre la route en direction de Galway, je finis par me faire une raison : il y a peu de chance que j’arrive à mettre la main sur ces pierres.

Je prends mes affaires, descend du bus, et découvre une petite place qui ne paye pas de mine entouré de 4 ou 5 petite cabanes. Les artistes de la région s’étaient réunis ici profitant du passage des touristes pour promouvoir leurs arts. Je remarque au loin sur l’une des cabanes, des inscriptions peinte à la main « Handmade Jewelry, Connemara » (Bijoux fait à la main, Connemara). Ah ! C’est finalement peut être ma chance ! Je rentre, et découvre une petite boutique pas très remplie, avec quelques bijoux exposés seulement, tenu par un homme qui semble avoir passé la cinquantaine.

Derrière la caisse du vendeur, je remarque une porte ouverte menant à une pièce. J’y entrevoit un très vieil établi en bois, sur lequel traîne le classique bazard organisé de tout bon artisan qui se respect. Je me dit que c’est peut être ma chance ! Je l’aborde donc et lui demande si à tout hasard il accepterait de me vendre quelques morceaux de marbre du Connemara. Son visage se crispe et il commence à s’énerver un peu. Je n’entends pas tout de suite ce qu’il me dit, son accent étant très prononcé, mais je finis par comprendre. Il m’explique que les mines de marbre du Connemara appartiennent aux Anglais et que même eux, Irlandais, sont obligés de racheter leurs propre pierres aux Anglais. Avec tout les frais et les taxes que ça comporte. Je comprends mieux pourquoi les visages se fermaient quand j’abordais le sujet.

Je me fait une raison, personne ne va accepter de me vendre quoi que ce soit. Mais quitte à rencontrer un autre artisan, autant faire connaissance ! Je lui dit que je suis moi même artisan bijoutier, que j’ai appris seul à faire mes bijoux et que j’étais venu en Irlande dans l’espoir de trouver ces fameuses pierres. Ses yeux s’illuminent et son visage s’ouvre, il me demande si il peut voir ce que je fais, ce que j’accepte avec grand plaisir. Il parcours mon Instagram avec la même joie qu’un enfant qui ouvre ses cadeaux, il a eu l’air de beaucoup apprécier mes bijoux !

Il s’écarte alors du passage de la porte et m’invite à rentrer dans son atelier. Je pense que vous verrez de quoi je parle, mais quand un artisan parle de ce qui le passionne, c’est impossible d’arrêter son moulin de parole. Mettez deux artisans dans une pièce et ça fait des étincelles ! Le voila s’agitant dans son atelier, me montrant ses outils qu’il a fabriqué lui même, et quelques techniques de gravures et de martelage. Je lui montre en retours quelles sont les techniques que j’utilise avec grand plaisir.

Mais l’heure tourne et il est déjà 16h50 et le retour au bus est prévu pour 17h00. Je le remercie grandement pour cet échange et m’excuse de devoir déjà partir. Il fait une pause dans sa frénésie et me demande soudainement d’attendre et de tendre mes mains. Il ouvre un grand tiroir, attrape une poignée de ce qu’il contenait et me dépose dans les mains un tas de petites pierre de Marbre du Connemara. Wow ! Ça je ne m’y attendais pas ! Il ajoute que c’est important de s’entraider entre artisan, et que c’est grâce à l’entraide que lui à réussi à faire ce qu’il aime aujourd’hui. Je le remercie et lui demande combien il en veut ? Il me répond qu’il me les offres, avec pour seul condition de lui envoyer une photo de ce que j’en aurais fait dans ma prochaine collection.

Pour être honnête, j’en était tellement reconnaissante, que j’en ai perdu mon anglais. Je ne savais même plus quel mot utiliser pour le remercier à la hauteur du geste qu’il venait de faire.

Il me donne son numéro de téléphone et sa carte de visite et je sors de la boutique pour attraper mon bus.

Une rencontre en amenant une autre

Sauf qu’il n’y a pas de bus.

Je sors de la boutique, je regarde partout autour de moi, et je ne vois que les autres cabanes entourées des vallées du Connemara, avec ses places de parking désespérément vide. Habituellement, j’adore écouter le silence de la nature, mais celui-ci je l’appréciait beaucoup moins. Car évidemment, ce ne serait pas drôle autrement : je n’ai plus qu’1% de batterie sur mon téléphone, et 5,90€ en poche.

je décide de retourner voir Eric, l’artisan bijoutier, pour lui demander de l’aide. Je suis dans un pays que je ne connais pas, seule et je suis une femme. J’avoue de ne pas être hyper rassuré. Il était très embêté pour moi et ne comprenait pas qu’un bus puisse laisser derrière lui, des gens dans un endroit qu’ils ne connaissent pas. Il me montre sur son téléphone, un arrêt de bus dans le prochain village à 20min d’ici, qui pourrait me ramener à Galway.

Heureusement pour moi il n’y a pas trop de détours à faire. Je retiens la carte de mémoire et décide de courir jusqu’au petit village en espérant ne rien oublier du chemin. Évidemment, ce ne serait pas drôle sinon, il a fait beau pendant tout mon séjour, mais il se met à pleuvoir à ce moment-là. Il faut savoir que les arrêts de bus en Irlande n’ont pas de panneau sur le côté du trottoir, ou en tout cas pas dans les campagnes. Il y a simplement un trait blanc au sol marqué “bus” et si par malheur il y a des voitures sur la voie, on ne le voit pas.

Par chance, la route était vide. Je vois au loin un bus d’école qui attend les enfants et en profite pour lui demander si il y a bien un bus qui passe par ici en direction de Galway. Il me répond que oui mais qu’en revanche, le bus ne passe que dans une heure ou 1h30 en fonction du retard. Je commence donc une longue attente d’une heure sous la pluie devant cet arrêt de bus et cette rue déserte.

Au bout d’une petite heure, je vois au loin une femme au téléphone arriver. Je n’entends pas très bien ce qu’elle me dit, mais je crois reconnaître les intonations du français. Je lui demande si, à tout hasard, elle saurais parler français.( Je maîtrise plutôt bien l’anglais, mais je dois avouer que dans ce genre de situation, j’aime autant pouvoir échanger en français sur ce qui m’arrive). Et c’est bien le cas ! Elle m’indique qu’en Irlande il faut payer en espèce et avoir l’appoint car il ne rendent pas la monnaie. Elle me propose de m’accompagner jusqu’à Galway et il se trouve que par chance, le bus coutait pile poile 5,90€. Je suis donc arrivée saine et sauve à 19h dans mon auberge.

Les Irlandais sont vraiment des gens adorables et je ne me suis pas senti en danger une seule fois. Il m’a fallu quand même quelques heures avant de réaliser vraiment ce qu’il venait de se passer pour moi. J’avais enfin trouver du Marbre du Connemara avec en prime une histoire incroyable à vous raconter sur l’origine de ses pierres !

Home sweat home

La suite du voyage a été somme toute très calme. J’ai passé 3 jours à Cork. J’en ai profité pour faire un tour dans le parc national de Glenndalough. Puis j’ai repris doucement la route vers Dublin et enfin la France.

La Collection sur Irlande est donc déjà teinté d’une aventure et d’une générosité humaine avant même d’avoir choisi son thème. Elle sortira probablement fin Août ou tout début Septembre. J’ai déjà commencé à travailler dessus et j’ai vraiment très hâte de pouvoir vous en parler un peu plus.

Je vous remercie d’avoir suivie mes aventures sur les réseaux sociaux et d’avoir pris le temps de lire cet article.

Prenez soin de vous, et à très bientôt !

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